Comment gagner la lutte contre la corruption en afrique
Aujourd’hui est la Journée africaine de lutte contre la corruption – une occasion importante pour reconnaitre les progrès dans la lutte contre la corruption en Afrique et le travail significatif qui reste encore à accomplir. Pour étayer ceci, l’Union africaine a désigné 2018 comme l’année pour ‘’gagner la lutte contre la corruption’’. L’Union africaine est engagée à combattre ce problème; elle a signé plusieurs traités visant à assurer la démocratie, l’état de droit et la bonne gouvernance. Cependant, il reste beaucoup à faire.
Le continent est la région du monde au plus bas du classement de l’Indice de perception de la corruption (IPC), notre classement de 180 pays par rapport au niveau de corruption perçu de leur secteur public. La moyenne en termes de note de l’IPC pour les pays d’Afrique est de 32 sur 100 et six des dix pays au bas de l’indice sont africains.
L’IMPACT DE LA CORRUPTION
L’impact de la corruption ne peut être sous-estimé. Approximativement 43 pourcent des africains vivent dans la pauvreté tandis que des avoirs volés estimés à 50 milliards $US s’échappent du continent chaque année. C’est de l’argent qui pourrait être investi dans les emplois et les services sociaux qui requièrent le plus de ressources additionnelles.
Le manque de développement largement répandu – du Zimbabwe en Libye – est intensifié par des vastes systèmes de corruption qui dissuadent les investisseurs et découragent la poursuite du développement. Les fonds détournés constituent 25 pourcent des pertes de ressources liées au développement en Afrique.
Les individus et les familles sont aussi affectés. En Afrique subsaharienne, un sur deux citoyens a rapporté avoir payé un pot-de-vin pour des services fonciers tel que l’enregistrement des domaines fonciers et arrêter l’accaparement de leurs maisons familiales.
DES SLOGANS AUX ACTIONS
Transparency International se félicite des engagements de l’Union africaine (UA) mais des actions importantes sont encore requises pour affranchir l’Afrique de la corruption. TI et ses 28 sections africaines ont rédigé une lettre ouverte à l’attention de l’UA qui met en lumière sept domaines clés sur lesquels l’UA doit concentrer ses efforts:
- Appui financier. Le financement doit être proportionnel aux engagements en vue de renforcer les systèmes anti-corruption existant et appuyer la société civile.
- Ratification de traités. Les pays qui ne l’ont pas encore fait doivent ratifier la Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la corruption, une feuille de route partagée mettant en œuvre des politiques en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.
- Enquêtes internes. Les récentes allégations de corruption au sein du Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption et les autres différents départements de l’UA devraient faire l’objet d’enquêtes et tout contrevenant devrait être sanctionné.
- Marchés publics. L’UA devrait développer des normes et lignes directrices minimales pour des marchés publics éthiques et renforcer les pratiques en matière de marchés publics à travers le continent par la formation, le suivi et la recherche.
- Commande publique ouverte. Des pratiques de commande publique ouverte qui rendent les données et la documentation plus claires et plus faciles à analyser devraient être adoptées par tous les pays africains.
- Avoirs volés. Les gouvernements devraient créer et renforcer les lois qui s’attaquent aux produits de la corruption, du crime et du blanchiment des capitaux.
- Entreprises écrans. Les entreprises privées gardent parfois leurs propriétaires dans l’anonymat, permettant aux activités criminelles et à l’argent sale de ne pas être suivis. Les pays de l’UA devraient mettre en place des registres publics qui nomment ces personnes et examiner minutieusement les soumissionnaires pour les contrats publics.
Téléchargez la lettre pour une liste complète de recommandations.
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