Les analyses pays de TI en Afrique : un engagement encore faible envers les conventions contre la corruption
Selon les études pays publiées aujourd’hui par Transparency International (TI), neuf pays africains doivent encore mettre en œuvre les dispositions des conventions internationales contre la corruption.
Il existe encore certains vides juridiques dans la législation de l’Algérie, du Burundi, du Kenya, du Liberia, du Nigeria, de la Sierra Leone, de l’Afrique du Sud, du Togo et de l’Ouganda au regard des dispositions de la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC) et de la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.
Les sections nationales de TI ont suivi la mise en œuvre des dispositions depuis que la Convention de l’Union Africaine est entrée en vigueur le 5 août 2006.
« La mise en œuvre de la convention doit maintenant être la priorité absolue » a déclaré Akere Muna, vice-président du comité de direction de TI. « La Convention de l’Union Africaine offre un guide très utile pour mener un tel processus. De concert avec la société civile, TI continuera ses activités de lobby auprès des gouvernements et des législateurs afin d’apporter une réponse adéquate aux défis posés par ce processus. Ces analyses juridiques offrent une assistance utile à l’échelle du pays, un programme de réformes. »
Ces études analysent les mesures prises contre la corruption et mettent en lumière les principaux manquements des réformes. Une caractéristique commune à la plupart des pays est l’absence de stratégie nationale globale de lutte contre la corruption, ainsi qu’un manque de volonté politique de mettre en œuvre les réformes.
« Nigeria dispose d’une impressionnante collection de structures, institutions et lois visant à lutter contre la corruption, ainsi qu’une expérience réussie dans le domaine du recouvrement de fonds détournés. » a déclaré Lilian Ekeanyanwu, auteur de l’étude sur le Nigeria et expert international des conventions contre la corruption. « Cependant, le programme nigérian n’atteint pas les standards et conditions préalables à un régime efficace de lutte contre la corruption ainsi que le réclame les conventions. »
L’objectif de TI dans les deux cas a été de créer un mécanisme de suivi efficace. « Les progrès ne seront effectifs que lorsque les gouvernements auront l’obligation de rendre des comptes publiquement. Aussi longtemps que les gouvernements ralentissent le processus de création d’un tel mécanisme de suivi, comme le fait le gouvernement algérien, nous mettons sérieusement en doute leur engagement. » a déclaré Djilali Hadjadj, porte-parole de la section nationale de TI en Algérie.
Les gouvernements doivent rendre compte des progrès effectués en complétant un questionnaire en vue de la prochaine Conférence des Etats parties en février 2008. TI encourage les organisations de la société civile à utiliser les conclusions des études pays afin de remplir également ces évaluations.
La coordination et l’harmonisation de la procédure de compte rendu de l’application des deux conventions, régionale et internationale, devrait limiter la charge de travail pour les gouvernements en «créant des synergies» comme le souligne la déclaration finale du 5° Forum Mondial qui s’est déroulé du 2 au 5 avril 2007.
Seuls 16 pays africains sur 53 ont ratifié la convention de l’Union Africaine. Le résultat pour l’UNCAC est légèrement meilleur avec 29 ratifications. Toutefois, la faiblesse du nombre de participants africains à la première conférence des Etats parties à la convention des Nations Unies, en décembre 2006, laisse planer un doute sur l’engagement des gouvernements africains à appliquer la convention.
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